5 raisons pour faire un examen complet

Il n’y a pas si longtemps, au sein de ma clinique, l’examen complet du nouveau patient était encore délégué en grande partie à l’hygiéniste dentaire. Bien sûr je venais faire mon tour vers la fin du rendez-vous quand tout était ‘prêt’ et qu’elle avait fait à peu près tout le boulot. En entrant en salle, l’hygiéniste tentait de me résumer le plus clairement possible (à une vitesse fulgurante et avant que je ne l’interrompe) ses observations et selon ses constatations, l’état de la bouche du patient. Puis, pendant les cinq ou dix petites minutes que je m’allouais, je me démenais à tenter d’établir :

• un contact authentique avec le patient,
• un lien avec son état de santé global,
• un diagnostic complet,
• un plan de traitement « compréhensif »,
• une séquence de rendez-vous qui tiendrait compte de sa plainte principale autant que de ses besoins,
• des options alternatives, des pronostics,
• des limitations et quoi encore … ! 

Le tout en ayant aussi très bien en tête le fait que j’étais en même temps en retard dans ma salle de traitement et que plus je passerais de temps en examen, plus j’embourberais mon horaire et celui de l’hygiéniste.

En fait, ça frôlait l’insanité, la folie ! Mais bien ancré dans cette habitude, je n’étais pas conscient à quel point je manquais le bateau ! Je devais me rendre à l’évidence : le système conventionnel ‘’examen complet et nettoyage’’ ne fonctionnait plus !

Un wake up call !

Je dois l’avouer, ce fût une formation donnée à l’Institut dentaire international sur ‘’L’examen complet du nouveau patient, revu et corrigé’’ qui m’aura au début rendu conscient de l’aberration dans laquelle nous, plusieurs dentistes, étions tombés.

Puis une autre formation axée sur l’examen compréhensif au Kois Institute de Seattle m’a obligé à une prise de conscience sans équivoque : je suis le médecin dentiste, je suis responsable de l’examen du patient, je suis responsable du diagnostic et de ce qui en  incombe et je vais reprendre mes responsabilités. 

À présent, je passe un bon 30 minutes (bien prévues à l’horaire) pour rencontrer le nouveau patient afin de bien comprendre ses besoins et d’analyser des données complètes, justes et critiques qui mèneront au développement d’un plan de traitement beaucoup mieux élaboré.

C’est maintenant un non négociable dans ma pratique et je voudrais partager avec vous les cinq raisons pour lesquelles c’en est et c’en sera maintenant toujours ainsi.

1.  Le processus le plus significatif

Qu’ils soient écrits ou non, efficaces ou non, les processus sont présents dans tous les bureaux. Dans le désir d’avoir une organisation de première classe, il est impératif d’identifier les processus les plus significatifs et de les améliorer constamment. Or, l’examen complet est un des processus les plus déterminants car il est le point de départ de la relation avec le patient. On peut intégrer des implants à merveille ou produire des facettes de porcelaine sans joint, mais sans un point de départ puissant, le patient vous confiera peu de travaux électifs.

2. Rendre  à César…

J’adore déléguer. Ou plutôt, j’adore déléguer à du personnel enthousiaste et qualifié. Mais le diagnostic de l’examen complet m’appartient.

Pourquoi tant d’obstination ? Parce que je suis celui de mon équipe à qui est imputable la responsabilité, c’est tout ! Quand je procède à l’examen d’un patient, les options de traitements doivent me venir à l’esprit d’une façon globale. Nos études ont modelé notre cerveau qu’aucun personnel auxiliaire, aussi extraordinaire soit-il, ne peut imiter.